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Marie-Pierre RAMOS
31 octobre 2008

Au PS, Benoît Hamon se sent porté par la crise financière

Benoit_hamonBenoît Hamon n'est pas tout à fait convaincu que la situation perdurera. "Après le congrès, les choses repartiront peut-être en sens inverse", mais il est décidé à exploiter la fenêtre de tir qui, selon lui, s'ouvre devant l'aile gauche du PS.

A une semaine du vote des militants, le 6 novembre, le plus jeune candidat au poste de premier secrétaire du PS (41 ans) considère que l'accélération de "la crise sociale et, bientôt, politique", valide les thèses de la motion qu'il conduit. "Quelque chose se passe à l'intérieur du parti ; la crédibilité a changé de camp. Nous ne sommes plus sur la défensive et n'avons plus à jurer que nous ne sommes pas des gauchistes" assure-t-il. Des mots que le député européen savoure à chaque réunion publique, comme celle qu'il a tenue jeudi 30 octobre dans un gymnase du quartier Montparnasse à Paris.

"Une bataille est d'ores et déjà gagnée ; tous, au PS, sont venus sur notre ligne politique", lance-t-il, ce soir-là, aux quelque cinq cents sympathisants rassemblés, dont nombre d'adhérents du Mouvement des Jeunes socialistes (MJS). Et de réclamer la création d'un pôle financier public, l'interdiction de licencier pour les entreprises qui délocalisent ou l'activation de mesures de protection contre certaines importations extra-communautaires.

Appelant à "rompre avec la gauche rassasiée, repue, indifférente aux souffrances et si préoccupée de son nombril", le député européen refuse "d'éteindre le feu Besancenot", mais se porte volontaire pour "éteindre le feu Sarkozy". "Mon obsession n'est pas de régler son compte au facteur ni d'en faire un ennemi absolu du PS", assure-t-il, tout en regrettant que le futur parti de M. Besancenot "préfère rester stérile" et "refuse de gouverner".

Se gardant d'effets de tribune trop prononcés, Benoît Hamon appelle les socialistes "à la gravité" et réitère la vocation de sa motion d'être partie prenante de "la majorité qui sortira du congrès de Reims". A tous, il réclame "des engagements clairs" et concentre ses critiques sur l'équipe conduite par Bertrand Delanoë, lui reprochant de vouloir convaincre les socialistes qu'ils ont avant tout "besoin d'un vrai chef". Benoît Hamon n'évoque la motion de Martine Aubry que pour critiquer l'action de Laurent Fabius "qui a baissé la fiscalité sur les stock-options lorsqu'il était ministre des finances". En désaccord avec Ségolène Royal sur les alliances avec le MoDem, il prend néanmoins la défense de l'ancienne candidate contre ceux qui, "au nom d'un rite sacrificiel", voudraient la voir "mise à l'écart de la vie politique".

En privé, le député européen, assure que si son texte obtient, lors du vote des adhérents, "un bon score, à deux chiffres", l'aile gauche du PS deviendra "un interlocuteur incontournable" au congrès. L'ancien président du MJS, qui fut rocardien avant de rejoindre le courant NPS (Nouveau Parti socialiste) admet que son statut personnel a d'ores et déjà changé à la faveur de cette campagne... Mais il garde la tête froide : "Le destin d'étoile filante ou de comète - et il y en a eu quelques-unes au PS - ne m'intéresse pas."

Jean-Michel Normand

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