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Marie-Pierre RAMOS
26 janvier 2009

Voeux à la presse de Nicolas Sarkozy - Réaction de Patrick Bloche pour le PS

En présentant ce matin ses vœux à la presse, Nicolas SARKOZY a rendu ses arbitrages à l'issue des États généraux de la presse, mettant de fait les journalistes en chômage technique puisqu'il a ainsi échappé à leurs traditionnelles questions.

Force est de constater que les réponses ne sont pas à la hauteur de la grave crise que traverse la presse écrite dans notre pays. Alors que 2009 est annoncé comme une année noire pour la presse française et que les plans sociaux se multiplient, Nicolas SARKOZY s'est même payé le luxe de ne jamais évoquer, en une heure de discours, les licenciements collectifs qui touchent un secteur déjà marqué par la précarité. Pour préserver l'emploi dans ce secteur, il s'en remet visiblement et avant tout à la générosité des lecteurs ou mécènes dont les dons bénéficieront de réductions fiscales!

Tout au long de son intervention, le Président de la République, n'a pas su trouver le nécessaire équilibre entre ceux qui éditent les journaux et ceux qui les font. Sa fascination pour les grands groupes de presse et sa sollicitude pour leurs actionnaires, dont nombre d'entre eux l'ont suivi du Fouquet's à l'Élysée, l'ont amené systématiquement à privilégier la santé financière des journaux, leur recapitalisation et même leur rentabilité ! A contrario, rien de concret et de déterminant - juste une incantation pour le Chef de l'État - en faveur d'une presse libre, pluraliste et indépendante pourtant préoccupation majeure aujourd'hui des journalistes comme des citoyens.

Sur le portage, Nicolas SARKOZY n'a pas été avare de propositions catégorielles visant à satisfaire tout le monde et, par là même, souvent contradictoires. Il est d'ailleurs à noter que la mesure d'exonération de cotisations sociales pour les marchands de journaux est temporaire : maigre compensation alors que le Président de la République annonce une explosion des points de vente et la nécessité de désormais distribuer les gratuits dans les kiosques.

Par ailleurs, Nicolas SARKOZY se méfie tellement du Parlement, qu'il n'a annoncé aucune réforme législative majeure. Et pourtant, sur deux sujets essentiels (le droit d'auteur des journalistes à l'ère numérique et la reconnaissance juridique des équipes rédactionnelles) l'intervention du législateur est indispensable pour renforcer les droits légitimes des journalistes à une juste rémunération et à une indépendance éditoriale.

Le Parti socialiste sera particulièrement vigilant sur le doublement annoncé et attendu de la communication institutionnelle et sa réorientation vers la presse écrite. Il ne s'agit pas en effet de confondre grandes causes d'intérêt national et communication gouvernementale partisane.

Décidément, aujourd'hui Nicolas SARKOZY a manqué de souffle pour présenter le projet ambitieux fédérateur et refondateur qu'attendait toutes celles et tous ceux qui considèrent que les medias et leur indépendance sont un des piliers de notre démocratie.

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