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Marie-Pierre RAMOS
18 novembre 2008

MC 93 : la Comédie continue

Théâtre. Le ministère refuse d’abandonner le projet d’«installation» de la Comédie française à Bobigny.

Quel acharnement ! Dans le Monde daté de jeudi, Muriel Mayette faisait finalement savoir qu’elle renonçait au projet de rapprochement entre la Comédie française qu’elle dirige et la MC 93 de Bobigny. Un projet qui avait fait l’unanimité du monde théâtral contre lui, y compris la troupe de la Comédie française. La ministre de la Culture refuse pourtant de se résigner. A l’issue d’une rencontre avec Muriel Mayette vendredi, Christine Albanel indique dans un communiqué que «le projet de Bobigny conserve toute sa pertinence». Et elle se réfère à «l’accord entre l’Etat, le conseil général de Seine-Saint-Denis et la ville de Bobigny» - comme pour souligner que la décision est politique et que l’avis des artistes n’a pas d’importance.

Dans des déclarations, notamment à France Inter, Christine Albanel continue d’ailleurs de parler de l’«installation» de la Comédie française à Bobigny. Il y a quelques semaines, un «médiateur» avait été pourtant nommé par le ministère, Bernard Faivre d’Arcier, ancien directeur du festival d’Avignon. L’heure semblait à l’apaisement, et tout rapprochement éventuel subordonné à un consensus entre les deux parties. L’annonce par Muriel Mayette du retrait du projet aurait fourni au ministère un prétexte pour tenter à nouveau de passer en force.

Résultat, dans un communiqué rendu public dimanche, le Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles), qui regroupe la plupart des directeurs de théâtres publics, estime que «cet entêtement risque de provoquer une rupture définitive entre la Comédie française et les autres théâtres». Le syndicat demande à la ministre «de conforter le médiateur dans sa mission ou de retirer immédiatement le projet et d’ouvrir une vaste concertation sur l’avenir de la Comédie française pour tenir compte de ses missions et de ses besoins réels». En conclusion, le Syndeac estime que «toute autre stratégie sera perçue comme une volonté d’établir un rapport de force, dans lequel le ministère de la Culture perdrait de toute façon son crédit et la Comédie française son honneur».

Entre la ministre de la Culture et le monde du théâtre, la faille ne cesse de s’élargir. Jusqu’où ? Et dans quel but ?

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