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Marie-Pierre RAMOS
18 novembre 2008

Au PS : fausses barbes et vieilles dentelles pour barrer la route à Ségolène Royal

par Edmond APARICIO, Militant socialiste en déshérence - Publié dans Le Monde

Aujourd’hui, hormis les élus, le gros du bataillon de militants ce sont les employés municipaux ou de collectivités territoriales contrôlés par le PS, les assistants des élus et les “encartés fantômes” inscrits par les soins des barons locaux pour perpétuer leur pouvoir sur l’appareil. Fonctionnaires, retraités et quelques naïfs désireux de participer en politique complètent le tableau. D’ailleurs, le verrouillage et la langue de bois imposée par les caciques locaux font fuir très vite le peu d’intrus qui s’aventurent dans les sections du PS. Le tableau peu flatteur décrit précédemment est sans doute l’un des facteurs du déclin du parti.

Est-ce ce "parti de militants" que Delanoë entend préserver pour aller à la reconquête de l’opinion et gagner l’élection présidentielle en 2012 ?

Un nouveau PS doit voir le jour pour que nous soyons capables de bâtir un grand dessein. Il est impératif et urgent de s’ouvrir à la société, d’être à l’écoute d’un monde en constante mutation. C’est le souhait et l’ambition de Ségolène Royal et les militants rénovateurs qui la soutiennent ? Delanoë ne veut pas entendre d’un parti ouvert car lui et ses amis ont peur de perdre au change. Ce qui intéresse est l’avenir du socialisme français et pas la cuisine électorale des courants archaïques.

Au secours, Rocard, Emmanuelli, Fabius et Jospin reviennent !

L’autre marotte du Maire de Paris ce sont les alliances. Au préalable je rappelle qu’il a eu une chance inouïe lors des dernières élections municipales. A Paris une bonne partie de l’électorat de centre gauche a voté utile dès le premier tour. Ceci explique les pourcentages moins importants du Modem et des Verts dans la capitale par rapport au résultat de ses formations en France. En juin 2009, lors des élections européennes, Delanoë aura tout le loisir de vérifier le score réel du PS à Paris.

Comme à chaque congrès, les courants jouent au "plus à gauche tu meurs". Avoir milité au PS pendant presque trente ans me permet d’affirmer que l’orthodoxie n’est qu’un stratagème qui sert à attirer les délégués au moment du vote. Après le congrès la motion majoritaire oublie vite son intransigeance et les minoritaires le droit à lui rappeler, moyennant une distribution savante des investitures aux prochaines échéances électorales.

Quand on est fort, moderne, crédible, l’alliance avec le MODEM, les Verts ou d’autres forces politiques à gauche du PS n’est pas un handicap. C’est plutôt un gage de réussite. Un PS uni et sûr de lui peut nouer des alliances sans renier ses convictions.

En 1988, Mitterrand a pactisé avec des secteurs du centre-droit pour assurer sa victoire face à Chirac. Delanoë, Jospin, Emmanuelli, Fabius étaient déjà figures nationales du PS. Les avez-vous entendu dire ou écrire quelque chose contre cette alliance ?

Beaucoup de mauvais médecins se sont portés au chevet du PS depuis vingt ans. Aujourd’hui ces bons samaritains reviennent au galop. Ils ne feront qu’achever le malade si parviennent à garder la main et restent à la tête du Parti Socialiste.

Faisons preuve d’imagination et de pragmatisme à l’heure où le monde capitaliste se meurt, victime de ses contradictions et de turpitudes des maîtres de la finance qui ont saigné les économies de la planète entière et rendu impuissant le pouvoir politique.

Au XXI° siècle une nouvelle forme de gouvernance et des rapports différents entre les hommes doivent voir le jour. Cette exigence n’est pas seulement nécessaire pour la France ou l’Europe. Il y va de l’avenir de tous les peuples et de la préservation de l’environnement, des valeurs démocratiques et du progrès social.

Voilà ce qui aurait dû être au centre du débat lors du congrès de Reims. 

Jeudi et vendredi prochains, les militants socialistes ont intérêt à élire une direction libérée du carcan des vieux courants et du poids étouffant des éléphants. Bertrand Delanoë et ses amis semblent peu soucieux de cette ?exigence privilégiant aveuglement le TSR (Tout Sauf Royal). Dans l’ombre de Martine Aubry ou Benoît Hamon, les troupes de DSK, Fabius et Emmanuelli participent au même jeu de massacre.

Malgré les tonnes d’invectives et contrevérités lancées contre elle, Ségolène Royal reste le seul choix d’un PS qui doit se moderniser maintenant pour reconquérir le coeur et la confiance des Français. Il y va de la survie du parti de Jaurès, Blum, Mendès France et Mitterrand et de l’avenir de la gauche !

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Commentaires
M
Comme le site du Monde est interdit aux non abonnés je n'ai pas pu écrire mon commentaire sur votre article de ce jour. Je tenais à vous remercier pour la justesse et l'intelligence du propos. Je suis outrée de la façon dont se comportent les soi-disants cadres du PS à l'égard de la réforme nécessaire, donc à l'égard de Ségolène Royal. Les démocrates américains ont donné un autre spectacle alors que, je crois, la "fraternité" entre les Clinton et Obama valait largement "l'estime" que portent les Jospin, Fabius, Rocard, etc... à Ségolène.
Marie-Pierre RAMOS
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