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Marie-Pierre RAMOS
4 novembre 2008

Congrès de Reims : soyons modernes... soyons de gauche !

auton40429Par Denis Szalkowski. Universitaire de formation, titulaire d’une maîtrise de sciences économiques, il est aujourd’hui informaticien, consultant en logiciel libre, référencement et création de sites Web. Elu dans la commune de Saint Eloi de Fourques depuis 2001, adjoint au Maire depuis 2008. Secrétaire de section depuis 2006, je milite au Parti Socialiste depuis 2005. J’ai été candidat aux cantonales de 2008 Sur la canton de Brionne.


Le Congrès de Reims arrive en pleine débâcle financière provoquée par les dysfonctionnements que l’action des gouvernements socialistes a très largement cautionnés depuis 1983. Alors... ou bien nous continuons sur la voie d’une molletisation du Parti Socialiste : à gauche toute dans l’opposition et à droite toute au gouvernement ; ou bien nous faisons le choix d’une ligne de gauche qui affirme clairement ce que nous ferrons. Je vais une fois de plus me prêter ici à ce que nous savons faire de mieux : parler de nous-mêmes alors que notre rôle serait d’être aux côtés des gens qui souffrent.

C’était le bon temps...

En 1981, la victoire de François Mitterrand fut une joie sans nom pour le peuple de gauche. Les premières réformes nous enthousiasmèrent alors que les Etats-Unis avec Ronald Reagan imposaient au monde leur potion conservatrice dont on mesure aujourd’hui les effets mortifères au niveau de l’économie mondiale. 1% des plus riches aux Etats-Unis "possèdent" 25% du PIB.

N’est pas de gauche qui veut !

Les élites hors sol embarquées dans le sillage de la mitterrandie si elles continuent de se réclamer à gauche - ce qui reste tout de même à démontrer - n’ont jamais été de gauche. Leur perméabilité, leur porosité, leur goût des limousines et des ors de la République sont autant d’éléments explicatifs de la purge libérale de 1983-1984. Ayant choisi le camp de la gauche par pur opportunisme dans certains cas, ces hommes et ces femmes sortis de l’ENA nous ont conduits dans une impasse idéologique qui emprunte davantage au trou noir qu’au vide sidéral. Ces malfaisants, comme disait Vincent Peillon, sont toujours à l’oeuvre au Parti Socialiste.

A droite toute !

La conversion des "socialistes" au libéralisme économique a fait que les Français n’ont vu aucune différence entre les cures d’austérité de Jacques Delors, de Pierre Bérégovoy ou d’Edouard Balladur. Les Français, loin d’être des veaux, finissent toujours par préférer l’original à la copie. De 1983 à 1993, la Bourse de Paris a vu sa capitalisation passer de 225 à 2700 milliards de francs rien que pour les actions. La gauche a su pratiquer une politique de classe, contre les classes qu’elle était censée défendre de la violence économique qui se déchaînait sur l’ensemble de la société française. Il est toujours pathétique chez les "socialistes" d’entendre que la seule réforme authentiquement de gauche fut la suppression de la peine de mort, là où l’Europe, quelques années plus tard, l’imposait à l’ensemble de ses pays adhérents. En 1985, sous un gouvernement de gauche, naissaient les Restos du Coeur.

L’Europe, ce machin

Ah... l’Europe ! Parlons-en. Comment est-il possible d’avoir accepté le principe de l’exercice d’une concurrence libre et non faussée qui est à l’origine du recul des services publics et de la désindustrialisation active qui a généré tant de chômage ? Au nom de l’euro ? Comment est-il possible d’avoir cautionné une BCE qui nous prive des outils qui monétisent nos déficits ? Les Américains ne sont même pas allés jusque là et, dans la crise actuelle, en faisant racheter des bons du Trésor par la FED, les pigeons de la crise financière sont les Européens. Les gesticulations du chef de l’Etat n’y changeront rien. "Quand on est con, on est con.", nous disait le poète (1). Que dire enfin de ces "socialistes" qui, au nom de leur conviction empruntant davantage à l’orthodoxie libérale, ont voté oui au mini-projet européen de Lisbonne !

On ne peut pas tout... privatiser

On dit de Lionel Jospin qu’il fut l’un des meilleurs premiers ministres qu’ait connu la France. L’autosatisfaction a des vertus. La façon dont ont été faites les 35 heures a amené un blocage des salaires pour les plus modestes, là où les entreprises ont bénéficié de gains de productivité financés par le contribuable. C’est sûr : y a de quoi être content quand on sait que ce sont les cadres qui en auront tiré le plus grand profit. Sarkozy, depuis, cherche à corriger l’injustice faite aux ouvriers en leur intimant de travailler plus pour gagner plus même le dimanche. En 2 ans, sous Jospin, le gouvernement français n’aura jamais autant privatisé : plus d’un millier d’entreprises ont quitté le secteur public alors que la destruction des emplois industriels s’accélérait. Faut-il être à ce point complètement déconnecté des réalités pour ne pas s’en apercevoir ? En 2002, les Français ont sanctionné Jospin. Son projet de l’aveu du candidat n’était pas socialiste. A Wilword, Jospin avait même déclaré que l’Etat ne pouvait pas tout, parlant des Michelins qui subissaient un nième plan social. Alors que nous étions aux manettes, Jospin et Fabius arbitrèrent contre la réforme des cotisations et pour la baisse des impôts.

Ces grands "socialistes"

Dans l’opposition depuis 2002, nous avons la chance d’avoir des représentants "socialistes" au niveau de l’OMC et du FMI. Pascal Lamy, un converti de plus à l’ordre - devenu désordre - libéral prône le libre échange comme outil de développement des peuples. Bien sûr. Les crises de la faim de 2007 sont dues pour l’essentiel aux potions du Docteur Lamy et de ses sbires. Imposant le libre échange et les importations très largement subventionnées, les pays en voie de développement ont, en partie, détruit leur agriculture vivrière pour mieux exporter. L’idéologie de l’OMC s’appuie sur la théorie de l’avantage comparatif développée par Ricardo en 1817. A défaut d’être original, ce grand socialiste s’est converti en prêtre du dogme. Et puis, à gauche, nous avons la chance d’avoir DSK au FMI. Ministre de l’économie, il réclamait à cor et à cri le développement du financement des retraites par capitalisation. Heureusement, pour les Français, les projets de ce grand économiste n’eurent pas le temps de se réaliser. On en mesure aujourd’hui toute l’inanité.

La modernité, c’est être enfin de gauche !

Les socialistes au pouvoir à l’exception de 1981 et de 1982 ont toujours fait le contraire de ce qu’ils ont dit. Avec les TUC devenus emplois jeunes en 1997, avec le RMI, la CMU alors que les déremboursements faisaient rage, nous n’avons fait que de rafistoler là où les Français attendaient que nous fassions autre chose que le contraire de ce que nous avions dit. Anciens rocardiens, Hamon et Lienemann sont aujourd’hui catalogués sur l’aile gauche du Parti Socialiste, là où ils me semblent que ce sont des socialistes restés fidèles à leurs idéaux et leurs convictions. Si nous faisons le choix collectivement de soutenir ces hommes et ces femmes qui nous ont conduits dans l’impasse, alors nous n’aurons aucune chance de gagner en 2012 et les Français choisiront Bayrou pour s’opposer à Sarkozy.

"La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent.", nous disait Albert Einstein.

(1) Je ne parle pas du chef de l’Etat dont on ne peut pas dire qu’il soit un imbécile.

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