Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Marie-Pierre RAMOS
26 janvier 2009

Harlem Désir : "Le Parti socialiste veut offrir un débouché politique au mécontentement social"

HarlemPourquoi le PS dépose-t-il une motion de censure, au moment où le gouvernement appelle à l'unité nationale ?

Dans la plupart des autres pays, les gouvernements ont, face à la crise, engagé un grand débat avec les élus et les partenaires sociaux pour déterminer la façon de partager les efforts et faire jouer les amortisseurs sociaux, Nous avons demandé qu'on annule les cadeaux fiscaux aux ménages les plus favorisés. Le gouvernement a fait la sourde oreille. Nous avons réclamé qu'en contrepartie de l'argent public donné aux banques un contrôleur de l'Etat puisse siéger dans leurs conseils d'administration pour faire cesser la distribution de bonus et de dividendes. Nous n'avons pas été entendus.

Au Parlement, on restreint le temps de parole des parlementaires. Nous déposons une motion de censure, à la fois pour dire le caractère inacceptable de la politique économique et sociale de M. Sarkozy et pour alerter sur les remises en cause qui menacent tous les contre-pouvoirs : justice, médias, Parlement.

Que ferez-vous le 29 janvier ?

Nous serons dans la rue, au côté des salariés, avec les huit grandes centrales syndicales : le 29 janvier, nous dirons qu'il n'est pas possible que le pouvoir continue aveuglément sa politique. Le PS veut offrir un débouché politique au mécontentement social, sinon nous risquons l'explosion.

L'UMP vient de désigner ses têtes de liste pour les élections européennes de juin. Où en est le PS ?

Nous avons adopté un manifeste avec les autres partis sociaux-démocrates européens. Pour la première fois, nous allons nous présenter avec un programme commun dans 27 pays, pour changer les politiques de l'Union européenne.

Est-ce vous qui conduirez la liste socialiste en Ile-de-France ?

Si les militants le souhaitent, je suis prêt à le faire, dans un esprit collectif, J'avais déjà mené la liste en Ile-de-France en 2004. Nous étions arrivés en tête, nous avions remporté 5 sièges, nous avions contribué à ce que la délégation des socialistes français au Parlement européen soit la première du groupe socialiste européen.

Vous aurez face à vous le tandem Barnier-Dati. Comment l'appréhendez-vous ?

A l'UMP, les listes pour les élections européennes servent à recaser les gens qu'on ne veut plus voir ailleurs, en particulier au gouvernement. Comme Rama Yade n'a pas voulu être candidate en Ile-de-France, on y a installé Mme Dati, qui est rejetée par les magistrats et les professions judiciaires. Mais comme elle n'est pas très populaire, on a fait venir M. Barnier. C'est un peu déplorable. La moitié des lois votées par l'Assemblée nationale sont des transpositions de législations qui ont été adoptées au Parlement européen. Donc, il faut prendre au sérieux la constitution des listes, il faut s'y faire élire avec la volonté d'y siéger.

Le PS avait réalisé près de 29% des voix en 2004. Qu'espérez-vous cette fois-ci ?

Je ne veux pas annoncer de chiffres, mais il faut bien prendre conscience de l'enjeu. Les nouvelles dispositions du traité européen vont entrer en vigueur : le président de la Commission européenne, celui qui propose les politiques de l'Union, sera désormais issu de la majorité qui se dégagera aux élections européennes. Deux voies sont possibles : soit continuer avec l'Europe de M. Barroso, ce que souhaite Michel Barnier, soit changer d'orientation en installant un nouveau président. Nous souhaitons que ce soit le président du Parti socialiste européen, Poul Nyrup Rasmussen. Cet ancien syndicaliste, ancien premier ministre du Danemark, a inventé la sécurité sociale professionnelle, le droit à la formation tout au long de la vie. Il propose aujourd'hui un plan de relance à travers toute l'Europe, ce qu'a échoué à faire M. Barroso.

Martine Aubry va-t-elle s'impliquer ?

Elle sera le leader de la campagne, comme l'ont été les premiers secrétaires du PS dans les campagnes précédentes.


Invité : Harlem Désir, député européen PS.

Propos recueillis par Jean-François Achilli, Michel Dumoret et Françoise Fressoz - Le Monde

Publicité
Publicité
Commentaires
Marie-Pierre RAMOS
Publicité
Newsletter
Archives
Marie-Pierre RAMOS
Publicité