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Marie-Pierre RAMOS
1 décembre 2008

Sida: 20e Journée mondiale

image_36995632Slogan de la 20e Journée mondiale de lutte contre le Sida, qui a eu lieu ce lundi: "mener, responsabiliser, s'activer"

Avec 33 millions de personnes séropositives, le Sida reste une pandémie de premier plan. La maladie est contrôlée par des trithérapies qui ne font qu'endormir le virus VIH. On est loin d'un "accès universel" aux traitements: une majorité des personnes atteintes, essentiellement en Afrique, n'y ont pas accès.

Dans le  monde, quand une personne est mise sous traitement, trois sont contaminées. En 2007, il y a eu en France 5200 nouvelles infections, alors que des milliers de personnes ignorent qu'elles sont infectées.
L'espoir de trouver un vaccin a été l'an dernier réduit à néant après l'échec total d'essais cliniques menés par le laboratoire Merck. Cet échec intervient alors que certains protestent contre le statut d'"exceptionnalité" conféré au sida. La maladie dispose d'une agence spécialisée (ONUSIDA). Les observateurs critiques demandent qu'on se concentre à moindres frais sur la prévention. "On a des médicaments efficaces, on n'a pas d'autre choix que de les fournir à tous ceux qui en ont besoin", répliquait cet été Jean-François Delfraissy, directeur de l'agence nationale de recherche sur le sida (ANRS).

Où en est la recherche ?
La recherche, sonnée par l'échec du vaccin mais boostée par le prix Nobel offert cette année aux découvreurs du virus, est repartie en guerre en suivant des pistes et des méthodes nouvelles. De nouvelles molécules ont été découvertes, des essais ont été menés sur de nouvelles trithérapies, très efficaces pour les patients en échec thérapeutique (7 à 8% des patients en France chaque année, 11% aux Etats-Unis).
"On a un arsenal impressionnant", note le Pr Pierre-Marie Girard, qui dirige le service  des maladies infectieuses à l'Hôpital Saint-Antoine. Selon lui, la maladie a tellement évolué qu'aujourd'hui les malades parlent surtout de "bien vivre leur séropositivité" et de "bien vieillir", avec l'objectif d'obtenir la même espérance de vie que les bien portants.
Les recherches autour du vaccin se poursuivent. Un gène vient d'ailleurs d'être découvert par des chercheurs américains, pouvant ouvrir la voie à un vaccin. En outre, explique le directeur de l'Agence nationale de recherche sur le Sida (ANRS), le Pr Delfraissy, la recherche fondamentale "est probablement à un point de renouveau", avec pour nouvel objectif de trouver des molécules qui attaquent "le réservoir", c'est à dire le virus sous sa forme indétectable. Le cas des patients infectés qui, sans être traités, ne développent pas la maladie, intéresse particulièrement les chercheurs.

Et l'Afrique ?
Avec 67% des personnes touchées de par le monde par le virus VIH et 75 % des décès en 2007, l'Afrique sub-saharienne reste la région du monde la plus touchée même si le nombre de malades a tendance à se stabiliser. 22 millions de personnes, soit 5% de la population, y vivent avec le VIH. L'Afrique australe est tout particulièrement affectée. A commencer par le Swaziland et l'Afrique du sud, avec le plus grand nombre de personnes infectées au monde: quelque 5,7 millions.

La situation en France
Fin 2007, environ 30.000 personnes souffrent du Sida, révèle le Bulletin épidémiologique hebdomadaire. Les nouveaux cas sont en baisse, sauf chez les homosexuels: l'an dernier, 6500 personnes ont découvert leur séropositivité au virus HIV.
La proportion d'étrangers a baissé de 40% (53% en 2003). Celle des hommes a augmenté à 65% (58% en 2003). Ce qui s'explique par la hausse constante des cas chez les homosexuels: 26% des personnes contaminées en 2003, 38% en 2007, pour leur très grande majorité de nationalité française.
60% personnes contaminées l'ont été par rapports hétérosexuels (98% chez les femmes et 39% chez les hommes). Le chiffre est en régulière diminution dans la population étrangère hétérosexuelle depuis 2003 et stable dans la population française. Les usagers de drogue injectable ne représentent que 2% des personnes ayant découvert leur séropositivité en 2007. Des 162 enfants découverts séropositifs entre 2003 et 2007, la quasi totalité a été contaminée par transmission materno-foetale, avec un âge moyen de 4,8 ans au diagnostic.

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