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Marie-Pierre RAMOS
19 novembre 2008

Service minimum d’accueil pour les élèves : un texte inapplicable et dangereux

clip_image002_2_Comme lors de la grève du 7 octobre dernier, les élus Verts, Socialistes, Communistes, Radicaux et Citoyens, et Radicaux de Gauche de Seine-Saint-Denis; ainsi que les organisations syndicales (SGEN CFDT, SE UNSA) dénoncent une loi inapplicable et constatent l’impossibilité de mettre en place un service minimum dans les écoles maternelles et primaires.

En pratique, les enseignants ont déclaré leur intention de faire grève auprès de l’autorité administrative au plus tard 48h avant le début de la grève. Ces 48h auraient dû permettre l’information du maire par l’inspecteur d’académie du nombre potentiel de grévistes dans chaque école et la préparation de l’accueil.
Cela ne tient pas compte de la réalité.

  • Les maires ont des difficultés à trouver du personnel pour mettre en place le service d’accueil, la plupart des communes ne disposant pas de personnels qualifiés et disponibles pour assurer un tel service. A Romainville, par exemple, 12 écoles sur 14 sont totalement en grève et il faudrait trouver en 48 heures 112 personnes qualifiées !!! Le délai n’est pas suffisant pour organiser un service d’accueil minimum.

  • La qualité de l’accueil ne peut être garantie. Il peut avoir lieu à l’école si elle n’est pas occupée ou dans tout autre local disponible : un centre de loisirs, un gymnase, une salle polyvalente… et rien n’est indiqué quant au type d’activités qui est proposé aux enfants. Ainsi, suivant les effectifs de la ville, suivant l’ampleur de la grève et suivant le type de locaux libres, le taux d’encadrement, l’aptitude des intervenants et la nature des activités varient. Les enfants ne sont donc pas tous pris en charge de la même façon et dans les mêmes conditions. Cette souplesse du service minimum d’accueil se fait au détriment de la sécurité et du bien-être des enfants.

Les conditions d’enseignement se dégradent, les remplacements peuvent de moins en moins être assurés et le droit de grève est mis à mal. Après les 11 200 suppressions d’emplois de cette rentrée, le ministre de l’Education nationale annonce encore la suppression de 13 500 postes d’enseignants pour la rentrée 2009, suppression à l’aveugle sans tenir compte de la démographie scolaire.

Or, le principal souci des familles n’est pas uniquement l’accueil les jours de grève mais l’éducation de leurs enfants. Pour  nous élus, comme pour les parents et les enseignants, le droit d’accueil est bien différent du droit à l’éducation et la mission première de l’école doit rester d’enseigner.

Nous refusons que l’école devienne peu à peu une simple garderie et nous soutenons les enseignants qui par cette journée d’action demandent le maintien des postes et des moyens affectés aux Réseaux d’Aide  Spécialisés aux Elèves en Difficultés (RASED), afin qu’ils puissent poursuivre leurs actions essentielles pour nombre de nos enfants.

Nous, élus et représentants d’enseignants, refusons d’être complices d’un gouvernement qui remet en cause le droit de grève et la qualité même du service public de l’Education Nationale.

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