Commission COPE : désormais, on sait à qui profite le crime !
La commission COPÉ, en utilisant des professionnels dont la compétence
ne peut être mise en doute, n'avait-elle d'autre but que de masquer la
volonté de l'hyper-Président de saboter l’audiovisuel public ? Les
préconisations du rapport COPÉ ne sont guère différentes des annonces
de Nicolas SARKOZY de janvier dernier. La suppression de la publicité
n’était qu’un prétexte pour masquer le sabordage orchestré de
l’audiovisuel public, il n'est plus permis d'en douter. On comprend
mieux pourquoi les élus socialistes, invités à participer aux travaux,
n’ont pas voulu cautionner une nouvelle parodie de débat.
Nicolas SARKOZY, qui s’est bien gardé d’évoquer tout ajustement de la
redevance sur les standards de nos voisins européens, s'est refusé à
tout recours budgétaire. Il s’est habilement contenté d’annoncer, comme
une nouveauté, une dotation en capital, laquelle compensera simplement,
pour la seule années 2008, le manque à gagner qui a suivi les annonces
perturbantes du 8 janvier.
Nicolas SARKOZY, en faisant de la suppression de la publicité la pierre
angulaire de sa réforme de l'audiovisuel public, a fait coup double en
fournissant de l'ordre de 350 millions d'euros de recettes
supplémentaires aux groupes privés (parts de publicité et deuxième
coupure) tout en mettant l’audiovisuel public en cessation de paiement
annoncée. La taxation proposée, née de l’effet d’aubaine publicitaire
dont bénéficient maintenant les chaînes privées comme les opérateurs de
téléphonie et les fournisseurs d'accès internet, ne pourra compenser
l'énorme "trou" de l’audiovisuel public ainsi créé. C'est en effet près
d'un milliard d'euros qu'il manque désormais au groupe public pour
rivaliser avec ses concurrents commerciaux ou publics au plan européen.
Et Nicolas SARKOZY tient à ne pas différer la suppression de la
publicité sur les écrans de télévision des chaînes publiques, sachant
pertinemment que cette mesure, purement démagogique, est très populaire.
A l'évidence, au-delà de tous ces cadeaux au secteur privé (chaînes
bonus, publicité, allègement des seuils de concentration…), le projet
de Nicolas SARKOZY débouche sur le sabotage de l’audiovisuel public,
encore moins indépendant du pouvoir politique dans son fonctionnement :
encore plus sous-financé, avec une production française déboussolée par
des "propositions d’intéressements", dirigé par un président qu’il
nommera lui-même après avis d’un CSA et d’une majorité de
parlementaires "godillots". L’avenir de notre audiovisuel public
s'annonce très sombre car il ne ressemble en rien aux grands projets
exemplaires de l’audiovisuel britannique ou allemand. La France fait
aujourd’hui le choix de la télé Berlusconi qui pourra encore plus
facilement nous vendre ses programmes de télé réalité.
Le Parti socialiste dénonce cette main mise du Président sur une
télévision publique affaiblie. Il réaffirme ses propositions pour le
financement renforcé d’un service public audiovisuel ambitieux,
innovant et véritablement indépendant, garant de la démocratie, du
droit à l'information, socle d'une véritable citoyenneté.